M. Remise en Question!
Depuis plus de 10 ans, je passe mon temps à me questionner sur le sens de la vie et surtout le sens de MA VIE. C’est drôle, car à force de m’interroger, je m’éloigne de qui je suis réellement. Du moins, de celui que je crois être vraiment ! L’être que je me suis forgé depuis bientôt 40 ans. La personne qui découle de mes désirs, de mes déceptions, de mes rêves, de mes aspirations, des croyances et valeurs que j’ai « achetées » consciemment ou inconsciemment.
Je suis
Je suis celui qui ne voulait pas être comme ses parents, mais qui dans le fond l’est plus qu’il le croyait.
Je suis celui qui se compare pour trouver où je me situe, mais qui passe son temps à se trouver pas assez bon, sous la moyenne.
Je suis celui qui souffre d’injustice et qui est un puits sans fond de reconnaissance jamais combler.
Je suis celui qui aime tout le monde et qui rêve en secret que tout le monde l’aime, mais qui n’a pas envie de se changer pour plaire au monde ; je veux être aimé pour qui je suis.
En fait, je ne veux pas être détesté. Je ne comprends pas pourquoi et ça me fait de la peine. J’ai forgé ma vie à faire le gentil. À passer les autres avant moi. J’ai le syndrome du sauveur, je déteste voir les gens qui sont tristes et qui souffrent, car ça me ramène à ma propre souffrance.
J’ai longtemps cru que j’étais un genre de superhéros qui contribuerait à la diminution de la souffrance humaine. Je me rends bien compte, avec déception, que je ne peux sauver personne d’autre que moi. Celui que j’ai négligé, celui que j’ai jugé, celui que j’ai haï de ne pas être à la hauteur de mes attentes irréalistes.
J’ai cru qu’en travaillant sur moi que ça ne pourrait que s’améliorer constamment. J’ai lu, essayé et cru. J’y ai vraiment cru ! Je me suis sortie de ma zone de confort pour me prouver à moi-même que je suis quelqu’un d’admirable et que ce n’est pas vrai que mes efforts ne valent rien. J’ai fait des défis de fou (full Ironman, ultramarathon, etc.) et malgré tout ça, je suis incapable de m’approprier mes victoires. Je ne mets l’accent que sur mes échecs et sur le négatif qui sont selon moi, le reflet de mes incapacités. Malheureusement, elles renforcent ma croyance que je ne suis pas bon et spécial. Alors mon raisonnement est comme suit « si je suis incapable de faire ce que la moyenne des gens est capable de faire alors, tout le monde est capable de faire les choses extraordinaires que je fais ».
Aujourd’hui avec vous, je n’essaie pas de faire pitié ou de me justifier, mais juste d’être honnête avec moi en vous partageant ma vulnérabilité. J’ai envie de me sortir de ma zone de confort avec ce blogue. Premièrement, j’ai toujours eu envie de partager mes connaissances et mes aspirations avec les gens que je côtoie ou non. Je rêve en cachette d’écrire un jour un livre. Je crois que je suis un leader à ma façon et que mon cheminement peut en inspirer plusieurs. Je me suis moi-même inspiré le plus souvent avec des gens auxquels je pouvais m’identifier. Bref, c’est avec mes peurs de me faire juger, de me faire critiquer, de ne pas être bon, d’avoir le syndrome de l’imposteur que je vais m’exposer à vous. Pas pour combler mon égo, mais bien comme autothérapie. J’étais inconsciemment incompétent en blogue et écriture alors mon parcours que j’entreprends présentement fera de moi quelqu’un de consciemment incompétent pour finir inconscient compétent.
Il est vrai que le changement ne vient jamais d’une situation agréable. Les prises de décisions viennent d’événements forts, traumatisants qui nous poussent à nous remettre en question. Être tellement écœuré de sa situation qu’on a d’autres choix que de changer. Que ce soit pour ne plus souffrir ou pour obtenir un bienfait d’une situation, le changement est inévitable. Celui pour qui une prise de conscience forte bouleversera sa vie et qui voudra bien prendre le « lead » de son destin en se responsabilisant face à ses décisions atteindra le futur qu’il désire.
Pour ma part, un burnout, un deuil qui s’en vient (le premier que je vivrai) et la fameuse crise de la quarantaine poussé par une prise de conscience de l’urgence d’être heureux dans le moment présent sont la résultante de ce que je vis en ce moment. Jamais je n’ai senti l’appel au bonheur si fort, jamais je n’ai eu autant de questionnement sur mes propres démarches. Et si j’avais tout faux ? Si ce que je croyais une certitude de mon cheminement me ramenait à la case départ ? À force d’intellectualiser tout ce que je vis et de me questionner, je ne fais que me perdre mentalement, ce qui ne me permet pas d’être dans l’action, car je ne suis pas dans le moment présent. Comme j’ai tendance à osciller, ma perception personnelle de moi entre le passé et le futur, sans passer par le présent, il en résulte que je bascule entre la dépression et l’angoisse et l’anxiété.
J’ai dernièrement fait l’inventaire de mes valeurs profondes et j’ai envie de vivre en harmonie et surtout en cohérence avec celles-ci. J’ai besoin de reconnecter avec elles. : Amour de soi, Justice, Donner, Respect, Liberté et me Réaliser.
L’idée qui sous-tend le titre de ce blogue vient d’une discussion avec une de mes amies (merci MFL2) sur mes bulles et les multiples projets de ma vie. Il est vrai que je suis toujours en train de me questionner et d’essayer de nouvelles choses pour voir si c’est bon pour moi. J’ai toujours l’espoir que, lorsque je reviens à ma réalité, ma vie aille pour le mieux avec les leçons nouvellement acquises. Cependant, ma réalité et mes vieux patterns reviennent la plupart du temps.