Voyage, voyage
Presque chaque année,
Presque automatiquement,
Je me mets à y rêver,
À le désirer,
Septembre vient se pointer le bout du nez,
Et moi j’ai le goût de voyager.
J’ai le goût de nouveautés, de beauté, de me retrouver
hors du connu, d’aimer qui je suis en dehors train-train quotidien.
Je sais trop bien qu’essayer de fuir qui on est ne fonctionne pas, je l’ai expérimenté assez souvent pour apprendre. Apprendre qu’on ne peut se sauver de soi-même, et ce, même avec des milliers de kilomètres qui séparent ce et celui qu’on fuit.
J’adore être perdu au milieu de nulle part !
Ne pas comprendre la langue ni l’écriture. J’aime découvrir qui je suis hors de chez moi et de mon environnement habituel.
Le voyage c’est plus que des vacances, c’est un mode de vie qui m’habite et dont je « souffre » de dualité permanente.
Une partie de moi vivrait en bourlingueur. Et son opposé a envie d’enracinement, d’une certaine routine, de stabilité et de construire quelque chose avec les gens que j’aime.
Idéalement je voyagerais avec celle que j’aime si elle le pouvait. Malheureusement, ce n’est pas possible pour l’instant, les obligations professionnelles et familiales en ont décidé autrement.
De plus, que ferais-je pour vivre et financer mon voyage sur la route ? Je ne suis pas un amuseur de foule et je n’ai pas un travail portable en télétravail.
L’autre réalité, c’est le maudit Covid. Une nouvelle réalité dont on n’a pas le choix de s’ajuster.
Est-ce que ça me fait chier ? Oui ! Est-ce que ça va m’empêcher de voyager à court terme ? Non !
Je suis dans le domaine de la santé et je suis conscient des risques, mais je suis aussi conscient que même si on fait tout pour ne pas l’attraper, il y a une chance pareille. À moins de rester confiné à perpétuité. Mais là, c’est la folie et la dépression qui nous attend et selon moi c’est quelques fois pire que la mort. Car celle-ci est inévitable, rappelons-nous-le.
Je crois que selon nos valeurs et croyances nous avons tous droit à nos opinions sans juger les autres. « Vivre et laisser vivre ! »
Je sais pour ma part que si j’avais un cancer généralisé, je ne ferais pas de chimio et je vivrais ma vie à fond pour ce qu’il me resterait. Au lieu de combattre la mort, je danserais avec la vie.
Sur mon lit de mort, je n’aurai pas de phrases comme « j’aurais donc dû ». Et sur ma pierre tombale, il y serait écrit « Tu me remercieras plus tard » comme épitaphe — amen.
À la suite de ce texte, en octobre 2020, je suis parti en voyage.
Voici l’article à ce sujet: Portugal – ma première expérience sur le chemin de compostelle.