Laboratoire

CHUM-mio Terre-(pas)Happy

« ON NE NAÎT PAS HOMME. ON LE DEVIENT ! »

Voici des paroles qui résonnent en moi en ce moment. Elles viennent d’un vieux sage. Je l’observe, sur son lit d’hôpital, une aiguille plantée dans la poitrine, un « PICC line». L’infirmière est prête à lui injecter le poison. Celui qui est censé tuer le tueur. Celui dont, le nom est malheureusement trop souvent mentionné. Cet homme en est à son 81e traitement. Ici, aux dires du personnel des soins palliatifs, le record est de 88.

Ce baby-boomer philosophe, je le trouve beau, c’est normal, j’y ressemble comme 2 gouttes d’eau ! Malgré le fait qu’il vieillisse et maigrisse à vue d’œil, pour moi, c’est avec amour et admiration que je regarde celui qui vous permet de me lire en ce moment et même, ultérieurement. Je t’aime papa.

Avant de continuer, laissez-moi vous raconter le déroulement de la journée de mes 40 ans. C’était samedi passé. Bref, j’étais en plein exercice d’hypnose ericksonienne lorsque, l’apprenant, me répètent avec exactitude les paroles que je lui ai dites préalablement. La précision et le tranchant de ses mots qui sont en fait les miens ont d’une certaine façon fait Hara-kiri et traversent enfin mon armure. Au lieu que ce soit du sang qui coula, ce fut un flot de larmes. Pour commencer, comme un robinet qui voulait m’infliger le supplice de la goutte d’eau. Par la suite, la champelure s’est métamorphosée en cascade comme celle de Skógafoss, souvenir d’Islande à l’automne 2016.

Révélation ! C’était la première fois de ma vie que je me suis ému de l’être que je suis. Je vivais une sympathie et empathie réelle envers moi-même. Le sauveur compulsif que je suis a eu envie de s’appliquer sa propre médecine et de se sauver lui-même ! Ce fut toute une claque dans la face ! Ma joue droite, rouge de douleur et d’humilité. En bon sadomasochiste envers moi, j’ai tout de suite eu envie d’offrir la gauche. J’étais conscient intellectuellement que j’étais dur avec moi. Mais, aussitôt que je commençais à être un peu plus doux et plus dans le cœur, mon ego me convainquait que je méritais tous les châtiments et maltraitances que je m’imposais à tort. Ce fut vraiment un super cadeau qu’en quelque sorte je me suis permis de m’offrir pour mes 40 ans, car maintenant que je sais, je ne peux plus faire semblant que je ne sais pas.

Le parcours entamé depuis le début de l’écriture de ce blogue commence à faire aussi son bout de chemin. Je m’aime déjà plus actuellement qu’hier, ce qui est pour ma part très encourageant et surtout motivant. J’ai réalisé quand m’aimant plus, je vous aime moins. Je m’explique. En assumant mes choix et en me privilégiant, je ne fais plus (essaie de ne pas faire) des choix en espérant avoir une rétroaction positive, pour nourrir un manque d’amour à moi que j’éprouve par, la reconnaissance que vous m’apportez. Oui, j’aime toujours avoir celle-ci, mais, si vous avez envie de me l’offrir gratuitement, je la prends volontiers. Comme si je désire de vous partager, mon amour sans attente, prenez-le et savourez-le, car vous saurez qu’il est vrai, gratuit et sincère. Ce n’est pas qu’avant il ne l’était pas, mais bien que maintenant, il l’est pour les bonnes raisons.

Revenons à aujourd’hui. J’ai suis allé chercher le paternel pour aller déjeuner avec lui. J’ai eu une sublime et enrichissante conversation, je lui ai avoué que si j’avais un si gros besoin de reconnaissance et une si grosse frustration d’échouer. C’est parce que j’ai toujours voulu qu’il soit fier de moi. Sachant que l’école est importante pour lui, et que je ne réussissais pas aussi bien que je le devrais. C’est comme si j’avais enregistré que, si je ne suis pas suffisamment bon académiquement, donc, je ne mérite pas ma reconnaissance, ma fierté, car tu n’es pas assez bon pour en être digne. Je sais aujourd’hui que ce n’était pas du tout le sens du message, mais quand même cela a teinté les 40 premières années de ma vie.

Je travaille fort, pour me défaire de ces croyances limitantes là. Bien que je sais qu’elles sont nuisibles, elles sont persistantes les maudites. Bref, quelle libération de lui dire! Particulièrement, car je me suis responsabilisé en ne l’accusant pas du malheur que j’entretiens depuis jadis. Ce n’est pas de sa faute si j’ai compris ces mots-là avec mon jugement d’enfant. Ça doit être ça, un cerveau-lent!

Par la suite, à l’hôpital, je lui ai lu les 3 blogues (M. Remise en question !, Méta-Phare et moins fois moins égale plus {— X —=+}) que j’avais écrits depuis maintenant 2 semaines. C’est à ce moment-là qu’il m’a sorti la citation du début de celui-ci.

Voilà pour aujourd’hui.

*Merci de me permettre de vivre tout ça pour m’aider à me pardonner et à me solidifier pour la suite.

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